Screebe hatchery

         Nous avons visité , une écloserie de saumon biologique appelé Screebe Hatchery, Knockadav Teo, dans le Co.Galway en Irlande. Screebe fait partie du Groupe d'éleveurs de saumons biologiques "Kilkieran Bay". Nous tenons a remercier ici l'ensemble des dirigeants et tout particulièrement Damien O'Ceallachain, le directeur général.

http://www.kilkieranbay.ie/

La visite du site est assurée par Emmanuelle Rey, une technicienne française installée depuis deux ans en Irlande. Formée au Desta de Meze en France, elle travaille avec une équipe de deux autres personnes.

Cette entreprise se situe dans le Connemara à deux heures environ de Galway. Elle appartient à une coopérative de 6 producteurs. Ils gèrent 3 autres écoseries , ce qui permet des des échanges de poissons entre les sites et facilitent les opérations liées à la gestion du cheptel. Les smolts (de l’éclosion jusqu’ à 100à 150 g) sont ensuite transférés en mer sur différents sites d’engraissement (jusqu’à un poids de 3 à 5 kg).

Chaque producteur possèdent 4 baies chacun où sont amarrées 12 cages de grossissement sur chaque site.

L'écloserie de Sreebe produit environ 600 000 smolts par an et emploie 3 personnes sont employées à plein temps.

L’écloserie est située à coté de la rivière Twelve Dent . Elle possède un fort débit sans problème d’étiage.

La rivière est à une température entre 8 à 12 degrés toute l’année. Cette eau a un ph acide du au sol tourbeux du bassin versant. Le cahier des charges du saumon biologique interdit de chauffer l’eau, cela pose une certaine contrainte pour obtenir une croissance optimale toute l’année. De plus, la qualité de l’eau est contrôlée tous les mois pour vérifier la teneur en nitrites, nitrates et ammonium. Ce contrôle est effectué par le Comté et un organisme certificateur. Ce cahier des charges stipule les principaux points suivants  pendant la phase d'écloserie :

- respecter une densité de 10 kilos de poisson par mètre cube maximum, tout au long du cycle d’élevage --la nourriture doit être 100 % biologique avec absence de colorant (asthaxantine) et d’antibiotique

- la photopériode est autorisée 24h/24 jusqu’au stade post-incubation ensuite elle passe à 16 heures par jour.

-L’utilisation de la triploïdie et de lot 100 % femelles est également interdite

-interdiction du traitement à l’iode (pour les œufs ou dans les pédiluves)

Le cycle d'élevage du salar en écloserie

En décembre l’écloserie reçoit un million d’œufs achetés en provenance d’Islande, de Norvège(AQUAGEN) et du Canada car il ne possède pas de géniteurs par manque de place.

Ces œufs arrivent au stade oeillé et sont conditionnés dans des caisses polystyrènes contenant de la glace qui permet un transport sur deux jours. Ensuite les œufs sont incubés en clayette de 50 000 œufs. L’éclosion à lieu vers la fin du mois de janvier, en fonction des températures de l’eau de la rivière.

L’aquaculteur doit ramasser tous les jours les œufs morts, afin d’éviter toute propagation de oomycoses (saproléniose). Aucun traitement au péroxyde d’hydrogène n’est effectué sur les œufs. Après éclosion dans les bassins d’incubation, les alevins sont placés sur un substrat type gazon plastique ou du bidim posé au fond. Ceci pour leur assurer une stabilité afin de favoriser une bonne utilisation du vitellus et ainsi améliorer la croissance. Les bassins sont en circuit semi fermé avec possibilité de recycler l’eau.

Dès la résorption du sac vitellin les alevins sont nourris tous les 20 minutes avec des microparticules. Les microparticules sont composées à 52 % de protéines et à 18 % de lipides. L’aliment artificiel bio est fabriqué par Skretting UK, dont l’usine est située à une heure du site. Suite à l’alimentation des alevins les trois huit ont été mis en place. La photopériode est de 24H /24. Les alevins restent 3 mois en bac dans l’écloserie.

Lorsqu’ils atteignent 0,6 grammes de poids moyen et une bonne nage, ils sont transférés dans des bassins extérieurs d’un volume unitaire de 55 m3 à une densité de 100 000 alevins par bassin. L’entreprise possède 12 bassins de 55m3 et 7 bassins de 35 m3. Les parrs sont nourris à s’assiété avec des distributeurs automatiques. Les aliments sont composés à 48 % de protéines et 22 % de lipides. La photopériode est de 16 heures par jour. Les bassins sont en circuit ouvert, approvisionnés par de l’eau de rivière acheminée par gravité et ré oxygénée en été.

A 35 grammes, les parrs sont vaccinés contre la vibriose, furonculose et la maladie virale du Pancréas (PD). 40 000 poissons sont vaccinés par jour par une entreprise extérieur spécialisée.Pour en savoir plus sur cette maladie, qui nous l'apprendrons par la suite est responsable de fortes mortalités (chute de - 3500 tonnes de production en Irlande depuis 2005), vous pouvez voir les pages suivantes :

http://aqua.intervet.com/diseases/127_18839_2/productadditional_127_113323.asp

Le premier tri s’effectue en juin puis successivement toutes les trois semaines. On utilise un trieur circulaire à raison de mille poissons par heure. Afin de faciliter le tri et de limiter le stress, les poissons sont mis à jeun 24 heures à l’avance.

Pendant tout l’élevage, le cahier des charges précise que la teneur en oxygène de l’eau doit rester comprise entre 7 à 12 ppm. On note des mortalités à des teneurs inférieures à 3,9 ppm et d’après l’éleveur des problèmes de bulles sous la peau et les branchies apparaissent au dessus de 12 ppm.

Le site est entièrement équipé d’alarmes de seuils d’O2 et températures.

Les indices de consommation (performance alimentaire) mesurés sont de l’ordre de 0.9 à 1.

Sur le site, il existe aussi une écloserie âgée de 100 ans, dédiée à la reproduction de poissons sauvages (truites et saumons). Les reproducteurs sont piégés dans la rivière puis transférés et strippés dans la plus vieille écloserie d’Europe. Chaque année, 30 000 poissons de 60g sont marqués (tag) et relâchés dans la rivière. Le taux de recapture pour l’année 2007 est de 1/30^ème. Cette production est financée par le Comté et le propriétaire de la rivière qui a la gestion piscicole du milieu. Cette pratique permet un soutien efficace des populations sauvages de la rivière.

En 2005, le site a entièrement été désinfecté suite à une contamination par la NPI (Nécrose Pancréatique Infectieuse). Des œufs importés d’une seule écloserie sont à l’origine de cette contamination.

En sortie de site, l’eau est épurée de ces matières organiques par un filtre tambour (HS lors de notre visite)

Les smolts sont transférés sur les cages en mer par camion (1 heure de transport) et par hélicoptère (6 min).

2000 poissons par cuve (1 m3 avec bouteille O2 indépendante ) aluminium sont transférés par hélicoptère

Avant le transfert en mer, une partie des poissons (smolts) sont transférés dans des cages installées sur un étang salé situé à proximité du site. La capacité d’osmorégulation des smolts est mesurée par prélèvements sanguins dans les branchies pour mesurer le taux de chlorine des cellules et ainsi prouver leur adaptabilité au transfert en mer. Le transfert en mer à lieu entre septembre et décembre, pour une durée d’élevage totale de 1 an suivant les lots.

L’entreprise vend une large partie des saumons à l’export (France, Suisse, USA, et Allemagne). Ils sont certifiés Naturland (bio allemand), Label Rouge (France) et des labels bios irlandais.

Le site est magnifique et correspond bien aux critères d'une aquaculture biologique respectueuse de l'environnement. La visite s'achève après deux heures intenses mais aussi riches en informations et échanges. Nous partons casser la croute vers Cliffden, trés joli village au nord ouest du Connemarra.

Pour plus d'infos sur les démarches Qualité engagés par les aquaculteurs irlandais, vous pouvez cliquer sur le lein suivant :

http://www.irishqualityfish.com/index.asp

Comments

[fontana lucas]

bonjour,

nous sommes également des étudiants en BTSA , et nous recherchons une écloserie de saumons en Irlande à réaliser lors de notre voyage l'année prochaine.

Nous avons vu sur ce blog votre visite chez une écloserie et je voudrais savoir si ce serait possible de récuperer les coordonnées pour essayer de les contacter.

Cordialement, merci pour la réponse